Un cirque romain découvert près de Vitoria-Gasteiz
Le site pouvait accueillir des courses de chars tirés par des chevaux et 5 000 spectateurs. Le cirque romain, long de 280 mètres et large de 72 mètres, est situé à proximité de la route qui reliait Bordeaux à Astorga.


Les archéologues et responsables du gouvernement autonome basque lors de la présentation du cirque romain de 280 mètres de long.
Le cirque situé tout près de Vitoria-Gasteiz, la capitale de la province d’Alava, avait la capacité d'accueillir des courses de chars tirés par des chevaux et cinq mille spectateurs. Les dimensions du site montre qu'Iruña-Veleia avait une importance plus grande que ne le pensaient les archéologues qui examinent les lieux depuis plusieurs années.
Les frères Iker et Javier Ordoño, responsables de l’entreprise d’archéologie Arkikus, assurent que cette découverte a été possible grâce à la télédétection de la surface du site à l'aide de photographies aériennes historiques et modernes, de la cartographie par scanner laser et d'images obtenues par des vols de drones.
Ce grand cirque de 280 mètres de long sur 72 mètres de large est semblable à celui de Segóbriga dans la province de Cuenca. La télédétection a également révélé des vestiges de rues, d’habitations, de portiques, d'assainissement ainsi que le passage de la voie romaine reliant Bordeaux et Astorga, près de Léon.
Une découverte remarquable
Le cirque découvert près de Vitoria-gasteiz n'est pas caché par d’importants bâtiments modernes comme dans d'autres cirques romains, comme à Calahorra, dans la province voisine de La Rioja, ou à Tarragone en Catalogne. (voir photos des vestiges ci dessous). Le site s’étend en tout sur une centaine d’hectares.
À court terme, les recherches vont se poursuivre avec le géoradar et, plus tard, avec la prospection et le sondage du sol.




Depuis cette découverte remarquable, l'archéologue Javier Ordoño est très sollicité.
“Le site date de mille ans avant JC. Cela est assez exceptionnel car il n’y a que 18 cirques dans toute la péninsule ibérique. À Iruña-Veleia, il n’y a eu que des courses de chevaux, comme dans un stade ou un hippodrome. Les combats de gladiateurs n’avaient lieu uniquement dans les amphithéâtres. Beaucoup de pierres bien taillées auraient disparues et un dépôt desaffecté se trouve même près du site” a expliqué l’expert, notamment dans le programme de divulgation historique et scientifique de Radio Euskadi “La mecánica del caracol” présenté par la journaliste Eva Caballero.
Selon Andoni Iturbe, le vice-ministre de la culture du gouvernement autonome basque, “Iruña-Veleia représente un cadre exceptionnel pour la recherche et la découverte de nouvelles connaissances historiques qui nous aideront à approfondir notre passé, à comprendre le présent et à élaborer des plans raisonnables pour l'avenir”.
Andoni Iturbe souligne que la province de l'Alava est un territoire à fort potentiel patrimonial et que le site d’Iruña-Veleia est un lieu de référence.
Un soutien institutionnel pour faire connaître l'histoire
“Nous nous trouvons face à un espace unique pour la recherche et la valorisation. Aussi, dans un avenir proche, elles vont pouvoir apporter de nouveaux domaines de connaissance et d'opportunités pour le développement culturel et territorial d'Alava et, par extension, du Pays Basque dans son ensemble” assure Andoni Iturbe au nom du gouvernement de la communauté autonome basque.
Pour Ana del Val la conseillère en charge de la culture et du sport à la députation d’Alava, le Conseil provincial local, “il s'agit d'une découverte très importante qui confirme une fois de plus qu'Iruña-Veleia est un site très important de l'époque antique, avec un immense potentiel archéologique et historique à étudier”. Lors de la présentation de la découverte du cirque romain, les deux institutions publiques ont assuré qu’elles vont continuer à financer les recherches menées près de Vitoria-Gasteiz par la société Arkikus.