SEASKA : des avancées partielles mais significatives
Après la mobilisation populaire de vendredi dernier dans les rues de Bayonne, le recteur a proposé quelques heures d’enseignement supplémentaires dans les écoles immersives en langue basque. Pour la fédération des ikastolas, l'accord pour rouvrir les négociations sur la Convention, caduque depuis 2022, constitue également une avancée majeure.


Après la tamborrada géante de vendredi dernier à Bayonne, Seaska, la fédération des écoles en euskara parle de « mobilisation réussie » et de « perspectives pour l’enseignement immersif ».
La visite de Jean-Marc Huart, nouveau recteur de l'Académie de Bordeaux, marque également un tournant historique. En effet, pour la première fois, ce lundi un recteur a franchi les portes d'une ikastola et a manifesté un intérêt direct pour le travail pédagogique de Seaska. Sa venue au siège de la fédération, accompagné de Dominique Malroux, directeur académique de Pau, témoigne d'une volonté de comprendre concrètement les méthodes de formation, l’approche pédagogique et les services d'inclusion selon les responsables de Seaska.
En effet, face aux besoins immédiats, le recteur a proposé des solutions d'urgence : complément de 4 heures pour chacune des deux divisions de collège accordées par Paris, et ajout de 20 heures pour la troisième division manquante. Bien que ces 20 heures restent insuffisantes pour constituer une division complète de 33 heures, et malgré le caractère temporaire de ces heures supplémentaires (HSA), ces mesures permettent d'envisager l'organisation de la prochaine rentrée selon la fédération Seaska.
Relance des négociations institutionnelles
Pour les ikastolas, l'accord pour rouvrir les négociations sur la Convention, caduque depuis 2022, constitue aussi une avancée majeure. Cette convention tripartite entre le Ministère, l'Office public de la langue basque et Seaska doit être actualisée rapidement. D´autre part, le recteur a également manifesté sa disposition à faciliter la passation des examens en basque. Une première réunion technique se tiendra prochainement à Bordeaux avec les services ministériels parisiens. Même si les délais sont trop serrés pour le baccalauréat de cette année, des progrès sont espérés pour l'avenir. Comme l'an passé, les ikastolas continueront à soutenir pleinement les enseignants qui proposeront l'épreuve orale en basque.
L'engagement du recteur s'étend également à l'intégration dans la future convention des postes spécialisés indispensables au primaire : enseignants pour l'inclusion, conseillers pédagogiques et psychologues scolaires.
Vigilance et détermination
« Cette période de négociation qui s'ouvre nous permet d'organiser sereinement la rentrée de septembre. Cependant, l'élaboration d'un plan pluriannuel avec Paris, Bordeaux et les institutions de l'Office public de la langue basque demeure impérative. Il faut s'assurer que les déclarations favorables à l'euskara et au modèle immersif se concrétisent en actes durables » a assuré Seaska dans un communiqué.