POINTE DE GRAVE : 80 ans de la libération
À la veille du 8 mai, la Pointe de Grave a commémoré le week end dernier le 80ème anniversaire de sa libération. C’était le 20 avril 1945. À Saint-Vivien-de-Médoc, l’hippodrome a été le camp de base d’une reconstitution historique. L’occasion de rendre hommage à la brigade Carnot et au bataillon Gernika.


La Pointe de Grave a célébré le 80ème anniversaire de sa libération. À l’inititiave de Rémy Lacaze et de ses équipes de l’association Mémorial du Front du Médoc et en collaboration avec d’autres collectifs qui oeuvrent également pour la transmission de la mémoire, du premier au 4 mais 2025, les commémorations d’hommage se sont succédées à Soulac-sur-Mer, Vendays-Montalivet et Saint-Vivien-de-Médoc. L’occasion de se souvenir et de rendre hommage à toutes les personnes qui ont participé à ces derniers combats de la Deuxième Guerre mondiale. Près de 400 combattants y avaient perdu la vie.
Durant tout le premier week end du mois de mai, plus de 3 000 personnes se sont rendues à l’hippodrome de Saint-Vivien-de-Médoc pour y découvrir une immense exposition d’uniformes, d’armes, de véhicules et de matériels de l’époque.










Quelques jours avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, la brigade Carnot avait réussi à libérer le nord Médoc où se trouvaient encore plus de 4 000 soldats allemands, notamment dans les bunkers des Arros.
Lors des cérémonies du week end dernier, plusieurs hommages ont été rendu au bataillon Gernika qui avait participé au combat. Cinq “gudari” ou combattants avaient perdu la vie et 17 avaient été blessés.
Autour d’Amaia Ordoki, la fille de Kepa Ordoki, le commandant de la brigade basque et de ses proches, plusieurs familles des combattants avaient fait le déplacement. Parmi elles, Isabel, la fille du combattant de Durango Eusebio Zubillaga; Joseba, le fils du combattant d’Ondarroa Iñaki Aramaio; Txomin, le neuveu du combattant de Zarautz Gotzon Arruti; et Aline et Vetty, les filles du combattant Miguel Arroyo, décédé récemment à l’aube de ses 101 ans. Originaire de Burgos, il était le dernier survivant du bataillon Gernika au service du gouvernement basque d'Euskadi et de son président, le lehendakari Jose Antonio Aguirre.


La délégation basque était bien visible grâce à quatre ikurriña, le drapeau basque, avec lequel les “gudari” avaient combattu à la Pointe de Grave. À noter également la présence d’Asier Zubillaga, l’arrière petit fils du combattant Eusebio Zubillaga. Lors de l’hommage organisé au mémorial du front de mer à Soulac-sur-Mer, vétu de l’uniforme des gudari, le jeune homme de 23 ans a porté haut les couleurs du Pays Basque au milieu des dizaines de porte-drapeaux.
C’était aussi le cas à la Cote 40 à Vendays-Montalivet lorsqu’à la demande des organisateurs la délégation basque a même pu entonner “Eusko Gudariak”, l’hymne des combattants basques. Et ils l’ont fait au son du txistu grâce à un enregistrement d’une cérémonie de 2015 au cours de laquelle à Soulac même Iñigo Urkullu, le lehendakari, le président du gouvernement autonome basque d’Euskadi, avait joué ce morceau face au combattant basque Francisco Pérez Luzarreta, dit Paco, aujourd’hui disparu.
Des célébrations sans grand protocole mais avec de profondes valeurs de respect, de solidarité et un état d’esprit identique. Celui de se souvenir, de rendre hommage et de préparer un futur meilleur pour tous.
Visiblement émues, les familles des combattants du bataillon Gernika ont vivement remercié l’accueil chaleureux qui leur a été réservé pendant tout le week end. Elles ont également été agréablement surprises de faire connaissance avec Olivier Jussiaume. Cet habitant de la Gironde, diplômé en Histoire ancienne, enseignant, membre d’associations mémorielles et historiques est l’auteur d’un recueil de témoignages intitulé “L’estuaire de la Gironde entre 1937 et 1945”. Depuis 2014, ce passionné d’histoire a pour habitude de montrer l’uniforme du bataillon Gernika, avec bien sûr un ikurriña sur le bras gauche!
Ci dessous, Olivier Jussiaume et Asier Zubillaga; et la cérémonie à la Cote 40




Les familles des combattants de la brigade basque ont également apprécié la visite des bunkers proposée par Jean Paul Lescorce, l’historien local et mémoire vivante de Soulac-sur-Mer. Auteur de nombreux ouvrages sur l'histoire, l'homme ne manque jamais une occasion de rendre hommage au bataillon Gernika.
Ci dessous, Jean Paul Lescorce aux côtés de Vetty et Aline Arroyo, avec à leurs mains la caisse à munitions que leur père avait utilisé là même il y a 80 ans.
Deneri milesker, merci à tous. Vive la brigade Carnot, gora Gernika batailoia!









